Un policier vient encore de mourir assassiné.

Hommage à Cédric Papatico, policier assassiné en service

Encore un policier assassiné. 14 tués et plus de 10000 blessés dans les forces de l'ordre en 2011 voir Le Figaro. Merci à toi Marc, de m'avoir autorisé à publier ton texte très émouvant et très triste.

Marc Louboutin rend hommage à Cédric Papatico, policier assassiné en service.

La nuit c’est con.
La nuit c’est un truc vide avec du noir autour.
Et même quand on met des bars ou des discothèques avec plein de lumières dedans pour faire croire que c’est le jour, autour, cela reste la nuit.
Dehors
Cela reste la nuit.
... Un truc vide et noir où presque tout le monde dort.
Bref la nuit c’est con…
C’est encore plus con pour elle.
Son mec n’est pas là, il est parti comme tous les soirs.
Avec un bisou et un « A demain matin mon ange ! »
Un Porsche Cayenne vient de changer de main, comme s’il s’emmerdait dans sa vie de 4x4 surpuissant et bourgeois.
Comme tous les soirs, il est parti dans la nuit.
Elle a alors mangé des tas de trucs interdits. Il n’est pas là, elle en profite. Il travaille de nuit, elle, elle doit manger pour deux, c’est ce que lui dit sa mère.
Elle attend avec impatience, et lui aussi, que cela bouge en dessous de son nombril.
Un Porsche Cayenne rode dans le sombre.
Lui, comme tous les soirs, il tapine aussi. A l’affût du client. Boulevard de la colonne, place St Léger, centre ville, il racole à trente à l’heure.
Un tour à la ZUP, Chambéry le haut, trop calme, normal, trois jours de week-en de Pâques, cela use…Alors c’est vide entre les tours.
Il se fait chier.
Comme tous les flics de nuit, souvent.
Le Porsche Cayenne se fait requin, il approche sa proie, éteint ses phares…se traîne dans l’obscurité, entre les récifs de la ville, bien malin qui verrait passer sa queue entre deux feux rouges qu’il ignore. Au pas.
Elle caresse son ventre, Tu es là mon petit ? Rien, c’est trop tôt. Ils rêvent tous les deux de profil de paquebot juste dans quelques semaines. La vie c’est cela et rien d’autre. Alors, elle rêve de ses bras au matin. Là, quand le soleil se lève, quand son boulot est fini et qu’il se glisse dans leur draps.
Dans la mer calme qui ignore nos rêves tranquilles, il commande une « Murène ». C’est con aussi les indicatifs radio. Con comme peut l’être un requin.
On n’est pas le matin. Pas encore vraiment la nuit. Un requin traîne une murène sur trente mètres dans des crissements de pneus.
Sur une plage de vacances, un peu de sable et beaucoup de ciel bleu, allongée sur un transat avec un bide énorme, il fait doux vivre. L’avenir c’est cela. Il y a des «
Tu vas bien ma chérie » sur la bande son. Trop. C’est presque obscène de bonheur.
Tout cela serait parfait si le téléphone ne sonnait pas en pleine nuit.
Il n’y aura jamais de rivage calme. Jamais de « Papa ! » Jamais de cernes de policier nuiteux pour rire d’accueillir au matin des premiers pas à bout de bras.
Un flic est mort cette nuit, et tout le monde s’en moque.
La nuit c’est con.

Véronique nous a quittés

Quelques hommages rendus à Véronique lors de la messe, ainsi que les chants interprétés par la chorale de son village (vidéos d'autres chorales).

"Véronique souhaitait rendre meilleur notre monde. Elle voulait que les hommes apprennent à s'aimer les uns les autres pour que la paix règne. "

C'est exactement ce que je souhaite aussi, (voir l'entête de mon blog).

"Seigneur, nous te remercions pour l'amour  et l'amitié qui émanaient d'elle, nous te remercions de nous l'avoir donnée."

Quand je chanterai ces trois chants, je penserai toujours à Véronique.

 

 

 

 

 

cantate Domino (Johan Crüger)
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